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J'ai passé l'hiver
dans une petite ville avec deux attraits : un restaurant assez
réputé dans la région et un énorme magasin Emmaüs. Au même
moment j'ai lu le livre No Impact Man et sa réflexion sur
l'achat du neuf et le choix d'opter pour de l'occasion m'a moi-même
fait réfléchir. La conclusion était cependant rapide et simple :
je n'ai, à quelques exceptions près, pas besoin d'acheter du neuf.
Cinq mois plus tard,
je vis dans un appartement dans une très grande ville (25e
plus grande agglomération de France) et quand je suis arrivée je
n'avais aucun meuble en dehors de 4 chaises. J'avais décidé
d'acheter neuf les matelas et couvertures et d'opter pour de
l'occasion pour tout le reste.
Dans l'ensemble je
m'en suis bien sortie grâce à la solidarité de ma famille et à un
peu de hasard. La jeune femme vivant en bas de l'immeuble s'apprêtait
à partir à notre arrivée et nous a donné un énorme buffet.
Cependant lorsque j'ai besoin de quelques choses (une serpillière
par exemple ou une poubelle pour la salle de bain), la solution la
plus simple en terme de déplacement et la plus économique est
l'achat de neuf !
Et c'est le même
chose pour les meubles, un bureau enfant est moins cher chez Ikea que
chez Emmaüs. Il y a là quelque chose qui m'échappe, qui m'énerve
et qui me frustre.
Ne pas vouloir
acheter neuf m'a aussi fait prendre conscience de mes réflexes pour
évacuer le stress et la pression : aller m'acheter un livre
neuf… Dans la plupart des cas un tour en librairie me suffit, mais
de temps en temps, je m'offre un livre, neuf. Cette semaine, je me
suis choisi avec beaucoup de soin un livre de recettes de cuisine.
J'en suis à un
stade de ma réflexion où la frustration est bien trop importante.
Frustrée de voir que pour faire des choix qui me semble plus juste,
il faut avoir une voiture ou plus d'argent. Frustrée de voir que
pour le commun des mortels, la consommation de produits neuf de
mauvaise qualité (qu'il faudra donc renouveler rapidement) reste la
seule alternative.
Mais je suis touchée
aussi. Car lorsque j'ai évoqué mon envie de faire des confitures ou
des costumes, et alors même que je ne connais encore pas beaucoup de
monde dans la région, j'ai reçu généreusement des pots de
confiture vide et des chutes de tissus abandonnés dans une cave.
Et je me demande si
le refus du neuf ne passe pas impérativement par la solidarité
entre voisins ou copains et par un très grand sens de la
débrouillardise !
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