lundi 1 juin 2015

Ne rien acheter de neuf, c'est possible ?


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LoboStudioHamburg - Pixabay.com

J'ai passé l'hiver dans une petite ville avec deux attraits : un restaurant assez réputé dans la région et un énorme magasin Emmaüs. Au même moment j'ai lu le livre No Impact Man et sa réflexion sur l'achat du neuf et le choix d'opter pour de l'occasion m'a moi-même fait réfléchir. La conclusion était cependant rapide et simple : je n'ai, à quelques exceptions près, pas besoin d'acheter du neuf.

Cinq mois plus tard, je vis dans un appartement dans une très grande ville (25e plus grande agglomération de France) et quand je suis arrivée je n'avais aucun meuble en dehors de 4 chaises. J'avais décidé d'acheter neuf les matelas et couvertures et d'opter pour de l'occasion pour tout le reste.

Dans l'ensemble je m'en suis bien sortie grâce à la solidarité de ma famille et à un peu de hasard. La jeune femme vivant en bas de l'immeuble s'apprêtait à partir à notre arrivée et nous a donné un énorme buffet. Cependant lorsque j'ai besoin de quelques choses (une serpillière par exemple ou une poubelle pour la salle de bain), la solution la plus simple en terme de déplacement et la plus économique est l'achat de neuf !
Et c'est le même chose pour les meubles, un bureau enfant est moins cher chez Ikea que chez Emmaüs. Il y a là quelque chose qui m'échappe, qui m'énerve et qui me frustre.

Ne pas vouloir acheter neuf m'a aussi fait prendre conscience de mes réflexes pour évacuer le stress et la pression : aller m'acheter un livre neuf… Dans la plupart des cas un tour en librairie me suffit, mais de temps en temps, je m'offre un livre, neuf. Cette semaine, je me suis choisi avec beaucoup de soin un livre de recettes de cuisine.

J'en suis à un stade de ma réflexion où la frustration est bien trop importante. Frustrée de voir que pour faire des choix qui me semble plus juste, il faut avoir une voiture ou plus d'argent. Frustrée de voir que pour le commun des mortels, la consommation de produits neuf de mauvaise qualité (qu'il faudra donc renouveler rapidement) reste la seule alternative.
Mais je suis touchée aussi. Car lorsque j'ai évoqué mon envie de faire des confitures ou des costumes, et alors même que je ne connais encore pas beaucoup de monde dans la région, j'ai reçu généreusement des pots de confiture vide et des chutes de tissus abandonnés dans une cave.

Et je me demande si le refus du neuf ne passe pas impérativement par la solidarité entre voisins ou copains et par un très grand sens de la débrouillardise !

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